Je dois avouer que j'ai eu pas mal de chance dans la loterie génétique. J'ai toujours eu la cote avec les filles - et même les mecs, parfois, mais ça j'ai pas vraiment envie d'en parler.... J'ai une taille moyenne, autour du 1m70, et une silhouette fine malgré quelques muscles développés à force de m'entraîner. On m'a déjà fait remarquer que j'ai un visage assez efféminé - cils longs, sourcils fins, tout ça - me permettant de passer pour une femme avec un peu de maquillage, ce qui est... Assez bizarre, mais ne me dérange pas tant que ça. C'est pratique pour le théâtre, quand on manque de demoiselles sur scène. Autrement il est rare qu'on me prenne pour une fille dans la vie de tout les jours, bien que ce soit déjà arrivé. Bah, je leur en tiendrai pas rigueur, car c'est vrai que de dos avec mes cheveux mi-long...

En parlant de mes cheveux, ils sont de couleur platine et assez fin. Ils m'arrivent dans les yeux souvent, ce qui n'est pas vraiment pratique en situation de combat, mais que voulez-vous ? Ma soeur les aime beaucoup donc je me sentirai coupable si je les coupais. Ayant un teint de peau pâle, mes iris de couleur bleu clair ressortent bien. Autrement, c'est tout.... Ah oui, mon style vestimentaire peut-être ! Je m'habille souvent en blanc, c'est ma couleur préférée après tout (comment ça c'en est pas une ?), orné de bleu ou de doré, mais il peut m'arriver de porter autre chose. Je prend soin de mon apparence aussi une bonne partie de mon budget passe dans ma garde-robe. J'ai bien essayer d'apprendre à coudre pour compenser mais... Je crois que c'est peine perdue.

Ça fait bizarre de parler de son propre caractère, d'autant que je ne suis pas friand d'introspection, mais je suppose que je n'ai pas le choix... Je dirai que je suis quelqu'un de simple, plus simple que ce que les gens pourraient imaginer en tout cas. J'ai un unique but dans ma vie et je suis prêt à tout pour le réaliser, aussi impossible puisse t-il paraître.... On pourrait dire que je suis borné, du coup, mais je préfère utiliser le terme "déterminé". C'est moins négatif. J'ai une bonne estime de moi-même après tout, quitte à paraître arrogant je vais pas me critiquer ! Je dis pas que je suis parfait, loin de là, mais je reste objectivement supérieur à la moyenne, c'est un fait. Il y a qu'à voir mes notes, je travaille dur, c'est pas facile de maintenir une excellente moyenne en plus d'être membre d'un club vous savez ? C'est... Peut-être même un peu trop dur. Je n'ai plus vraiment de temps pour moi. Mes années de lycée où j'avais encore le loisir de traîner avec des gens sont bien passées...

Moi, me sentir seul ? Pas du tout. J'ai peut-être pas vraiment d'amis proche, mais ça c'est le défaut d'être un peu trop populaire : on paraît inaccessible et, au final, plus personne n'ose nous aborder. Puis étudier aussi régulièrement que moi n'offre pas beaucoup d'opportunité de renforcer des liens il faut dire. J'ai une famille, bien sûr, mais elle est restée au camp. Je suis constamment inquiet pour eux, m'obligeant à prendre des nouvelles régulièrement, mais cela se limite désormais à un appel tout les dimanches. Je sais qu'ils me soutiendront malgré tout, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une forme de pression : ils sont si fiers de moi, je ne peux pas les décevoir. Je ne pas me relâcher niveau étude, je dois toujours faire plus. Mais en même temps je fais parti d'un club, et j'ai été incapable de l'abandonner même en sachant pertinemment que je n'aurai pas autant de temps, alors.... Il faut croire que j'ai un talent pour me compliquer la vie tout seul. En vérité, j'aime bien ce sentiment de réussir malgré tout les obstacles, parfois imposés par moi-même, mais c'est à double tranchant et si je venais à me rater quelque part... Je ne me pardonnerais jamais.

Ma principale qualité c'est mes compétences sociales. Je sais me montrer charismatique, étant souvent le "chef de groupe", mais je sais aussi rester à ma place quand nécessaire. Je n'hésite pas à taper la discute et trouver des sujets de conversations n'était ni indiscret, ni ennuyeux, car autant j'aime raconter ma vie autant je comprend que cela n'intéresse pas forcément mes petits camarades. Venant du camp Creden je dois avouer avoir eu du mal à comprendre certaines... Idées de mes camarades, mais j'ai appris à accepter que certains fasses des choses contraires à mes croyances. S'ils veulent être des hérétiques, qu'ils le soient, c'est pas mes oignons... Juste pas devant moi. D'ailleurs ne commencez pas à me parler de religion s'ils vous plait. Etant paladin... Disons que je suis calé dans le sujet et, de ce que j'ai constater, ça finit toujours mal quand on en parle. Lisez plutôt des livres. C'est bien, les livres. Mon autre qualité, c'est que je suis très travailleur, mais on m'a déjà reproché de trop l'être alors... Je suis pas sûr de comprendre.

Mon principal défaut serait d'être trop perfectionniste. C'est surtout les autres membres du club qui me l'ont fait remarquer, puisque pour moi c'est plutôt une qualité. Il faut que tout soit parfait, nickel chrome, et je suis capable d'argumenter pendant des heures sur pourquoi non, on peut pas se permettre de cacher un fil de l'éclairage derrière un arbre du décor parce que ça devrait être mieux optimisé en premier lieu et ne devrait pas être visible même d'un angle où il n'y a pas de public. Imaginer quelqu'un trébuche dessus sur scène, après ? On explique ça comment ?... Pardon, je me suis emporté, mais vous comprenez ce que je veux dire. Je n'hésite pas à m'exprimer si je vois un problème quelque part, quitte à être chiant aux yeux des autres. Heureusement je suis dans le club depuis assez longtemps pour que la plupart des membres s'y soit fait et m'écoute sans m'en tenir trop rigueur. Je demanderai bien d'être vice-président, si seulement j'en avais le temps libre...

Mon autre défaut, ça serait ma "haine injustifiée" envers les vampires, mais ça... C'est pas un défaut et c'est complètement justifié. Ils méritent pas de vivre et je les laisse gambader, c'est déjà bien, je vais pas les respecter non plus. Faut pas pousser mémé dans les orties....Plus sérieusement, je les hais, mais je sais pertinemment que m'en prendre à eux maintenant serait une grave erreur donc j'attends et me contente de joutes verbales quand ils me cherchent. Je suis pas assez impulsif pour leur sauter à la gorge au moindre faux mouvement, mais je suis rapide à réagir quand provoqué, aussi malgré quelques petits incidents je dirais que tout se passe bien. Je.... Je pense que jamais je ne pourrai les tolérer. Je ne les comprends pas et en est aucune envie. J'en aurai presque peur.... Attendez, non. C'est pas ça. Pas ça du tout. Je sais que si un m'attaquais, je pourrai me défendre. Je pense juste à ma soeur, qui elle je le sais ne pourrais rien contre eux. C'est tout. Ils sont juste... Fourbe et dangereux.

Les circonstances de ma naissance n'ont rien de particulières. Je suis né au camp Creden peu après le mariage de mes parents et ai grandi dans une famille tout ce qu'il y a de plus banale. 5 ans plus tard c'est ma petite soeur qui fut née, et aussi petit étais-je à l'époque j'étais déjà très attaché à elle. Je ne m'en souviens pas beaucoup mais mes parents rigolent souvent en se rappelant à quel point je refusais d'être séparé d'elle, c'est assez gênant... Mais ça n'a pas trop changé. Si je le pouvais, je resterai avec elle, mais pour l'instant j'ai d'autres préoccupations... Attendez, ça je peux pas en parler maintenant, ça va être le bordel si je ne raconte pas tout en ordre chronologique ! Bref, bref et bref. Malgré quelques petits problèmes pour aller à l'école au début - je n'étais pas habitué à être séparé de ma famille après tout - tout s'est bien passé. Mes notes à l'école étaient correctes, un peu supérieur à la moyenne une fois que mes parents me motivèrent à travailler sérieusement. Si ça les rendais heureux, je pouvais au moins faire ça : ça ne me coûte pas beaucoup, des bonnes notes, après tout... Enfin, maintenant c'est beaucoup plus difficile de les maintenir, mais c'est un peu trop tard pour y penser. J'ai l'impression de m'éloigner du sujet, de quoi je parlais déjà.... ? Ah oui !

J'ai rien de croustillant à raconter sur ma scolarité. Mon physique me rendait assez populaire et je m'entendais bien avec mes camarades de classe, tout en gardant une certaine distance d'eux. C'est pas que je les aimais pas, c'est juste que je préférai consacrer mon temps à ma famille... Oui, j'aime beaucoup ma famille, peut-être trop. Des relations amoureuses ? J'en ai eu au collège, mais rien de bien sérieux. Pour une raison inconnue la plupart des filles ne m'intéressait juste pas, et... A l'époque, j'étais quelqu'un d'assez peu intéressant au fond. Je n'avais pas de hobby, de passion, de but... Aussi elles devaient se lasser rapidement de moi. Je n'y tenais pas d'importance, de toute façon : mes priorités c'était la famille, les études, la religion, le reste était insignifiant à côté. Ce n'est qu'au collège, où la notion d'avenir fut sérieusement abordée, que je commença à me questionner. Je ne savais pas ce que je voulais devenir... Mais par coup du destin, un événement extérieur décida de cela pour moi.

Il y a eu à un moment des attaques de vampire dans mon quartier. Des gens disparaissaient et on les retrouvait, vidés de leur sang... C'était effrayant. Cela ne dura pas longtemps, même pas une semaine, mais pour moi ça dura bien une éternité. J'étais jeune à l'époque, 13 ans, et même si des mesures de sécurité étaient prises je n'étais pas rassuré du tout. Le pire était d'aller à l'école sans même savoir si la prochaine victime serait un de nos camarades ou même un de nos amis. J'avais la chance d'avoir un parent pour m'accompagner à l'école ainsi qu'une famille compétente, mon père était paladin après tout, mais je savais que d'autres n'avaient pas cette chance... Et je n'y pouvais rien. Ce sentiment d'impuissance m'a fortement marqué, surtout après qu'un jour la personne s'asseyant à côté de moi en classe disparût. Est-ce que je la connaissais ? Non, pas vraiment. Mais sa mort me marqua quand même énormément. Tout le collège organisa une minute de silence pour elle. Si je ne l'a connaissait pas, reste que j'ai de l'empathie : et voir ses amis pleurer et penser à ce que doivent ressentir ses parents, ça me brisait le coeur. Et si à sa place, c'était moi qui était mort, ou...

La dernière victime.... Ce fut ma soeur. Enfin, plutôt ça a failli être. Heureusement ma famille était vigilante et mon père a pu arrêter le coupable avant qu'il ne soit trop tard. C'était une voisine, je la connaissais. Elle paraissait si gentille, elle m'avait même donner des pancakes qu'elle avait fait maison une fois. C'était... Dégoûtant. Duper les gens comme ça. Tuer les gens, aussi. C'était lâche. Evidemment elle fut exécutée pour ses crimes, mais malgré tout... Ma haine ne fut pas apaisée. Au contraire même, elle empirait de jour en jour. Reprendre une vie normale fut compliquée après cet incident, pour la simple et bonne raison que ma soeur en était traumatisée : c'est normal, elle avait été à deux doigts d'y passer ! J'essayai de passer autant de temps avec elle que possible, j'essayai de la rassurer, mais rien à faire, son état ne s'améliorait pas. Il lui était impossible de rester seule à la maison, il lui était impossible de sortir et, surtout, il lui était impossible de voir quelqu'un d'autres que ceux qu'elle connaissait. C'est comme si elle était coincée à jamais dans cet instant qu'elle a vécu où elle à bien cru mourir.

Un jour, je demanda à mes parents pourquoi cette femme avait fait ça. Ils me répondirent simplement que c'était dans la nature des vampires, de duper et tuer. Ils se nourrissaient de sang humain après tout. Ils ne méritaient pas de vivre. On m'a déjà dit qu'il était mal de juger une espèce par un seul individu et, dans la plupart des cas, c'est vrai. Juste pas dans celui-ci. Ce ne sont pas des êtres humains, ce sont des monstres, à ranger avec les griffons et les chimères. Vous savez, à vivre au camp Creden on entend beaucoup de témoignages : il faut dire que notre haine envers le camp Atheos est réciproque. Des êtres civilisés ? J'y crois pas une seconde : ce n'est qu'une façade, c'est sûr. Ils cachent leur vrai nature. C'est à ce moment que je pris ma décision, je crois.
Je les éliminerais tous.
En voyant que j'étais inquiet, mes parents me proposèrent de devenir paladin : ainsi j'aurai l'esprit tranquille et serais capable de me protéger. Je n'y avais jamais penser, mais je deviendrai également assez fort pour protéger ceux en ayant besoin de ces bêtes, mais aussi d'autres créatures. Je ne suis pas si altruiste que ça mais l'idée me plaisait. Puis j'avais d'autres idées, un peu plus sombres peut-être, mais ça je préférai le garder pour moi : mon image d'enfant bon et studieux aurait peut-être été entâchée si on aurait su que ce que je souhaitais était un génocide. Je reconnais être un peu extrêmiste sur les bords mais c'est bien le seul moyen de garantir une paix durable, au fond.

Le seul dieu ayant répondu à mes prières était Hermès. Peut-être parce qu'il est celui le plus proche des hommes ? Je ne sais pas et, à vrai dire, je m'en fiche pas mal. Il me prête son pouvoir et en échange je le vénère du mieux que je le peux, ça me paraît être un marché équitable. Après être devenu paladin ma vie a légèrement changée, dans le sens où les autres semblaient avoir plus d'estime pour moi, mais rien de bien intéressant ne se produit. Je me contentait de suivre son culte et de m'entraîner, sans pour autant abandonner les cours. J'avais juste... Extrêmement peur qu'une nouvelle attaque ne se produise. Je voulais être prêt. Des adultes m'ont déjà dit que je m'engageais dans une mauvaise voie et comparé à ce vampire à "chercher à me venger" mais ma raison était différente. Avant tout, je souhaite éliminer cette race ne méritant pas d'être. C'était presque devenu une obsession, à ce niveau, mais je justifiai ça par la présence de ma soeur : je pensai cela nécessaire afin qu'elle puisse de nouveau être heureuse, qu'elle n'ai plus rien à craindre.

Après quelques mois sans que rien ne se passe, à part mon brevet mention très bien (j'en suis quand même fier), je décida de rejoindre Hope of Pandora, l'académie la plus prestigieuse qui soit, dans l'unique but d'être prêt à réaliser mon but, le moment venu. Je me sentais mal à l'idée d'abandonner mes parents mais je savais que, dans l'état des choses, j'étais loin d'être assez fort pour rivaliser avec une de ces saloperies de vampire. Je leur faisait confiance pour prendre soin de ma soeur, puis, une fois revenu de l'académie... Peut-être que je pourrai raser ce camp d'hérétique qu'est le camp Atheos ! Hahaha... Ha, je plaisante bien sûr ! Bref, si quelques mois à tolérer ces... Choses dans mon environnement me permettait d'évoluer, je pouvais bien retenir ma haine. J'avais même l'espoir de trouver un autre objectif dans ma vie....C'est ainsi que j'y passa mes années de lycée, sans incident majeur à part peut-être la fois où, à la cantine, j'ai renverser mon plateau sur un vampire "sans faire exprès"... Hé, c'est pas un problème tant que c'était accidentel, pas vrai ? Je suis sûr qu'il a déjà oublié, de toute façon... En faites, c'était presque amusant. J'ai adorer mes années de lycée, plus que je n'aurai pu l'imaginer.

Je m'étais inscris au club de théâtre sur un coup de tête et découvrit tout un nouvel univers. Je n'aurai jamais imaginé apprécier autant cet art, d'autant qu'on m'a dit que j'étais plutôt doué. Je m'y fis des amis mais surtout, pour une fois dans ma vie, j'avais enfin une passion... C'est sûrement pourquoi je m'y accroche toujours, même si je sais que c'est stupide avec mon nouvel emploi du temps. Ce club est juste très important pour moi... Concernant ma haine envers les vampires, bien qu'elle se soit un peu adoucie elle n'a jamais disparue, elle est juste à peine cachée. Faut dire que je n'ai même plus le temps de me préoccuper d'eux, puis... J'ai grandi. Et j'ai réaliser que vouer sa vie à cette seule tâche était peut-être une idée stupide. J'ai un peu peur d'avoir déjà franchi le point de non-retour, mais peut-être que je vaux mieux que ça. Peut-être que j'ai d'autres choses à réaliser. Mais ça... Je n'ai pas le temps ni l'envie d'y réfléchir. Je n'ai pas envie d'y penser. Tout ce que je souhaite, ce serait que le temps s'arrête. Je... J'ai peur de voir ce que je vais devenir, une fois sorti de l'académie.

Car là, rien ne m'empêchera de m'attaquer à eux.